templier_ordres - Copie   Commanderie de Saint Etienne de Renneville   templier_ordres

 

  

Inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques XIIème XVIIIème siècle
En 1147, Richard, fils cadet de Robert 1er, baron d’Harcourt, reçu en partage la seigneurie de Renneville sise à Sainte Colombe la Campagne. Il y fît construire une chapelle, dédiée à Saint Etienne, qu’il donne avec son fief et sa personne aux chevaliers du Temple de Salomon.
Richard d’Harcourt, fondateur de la commanderie de Saint Etienne de Renneville fût inhumé dans le cœur de la chapelle. Son gisant se trouve actuellement dans l’église de Saint-Aubin d’Ecrosville.
Sous le règne de  Philippe le Bel, après l’arrestation des Templiers en 1307, leurs biens sont confisqués. En 1312, en vertu du Concile de Vienne, la commanderie de Saint-Etienne de Renneville, comme tous les biens du Temple, passe aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (les Hospitaliers).
De 1310 à la Révolution, trente et un commandeurs hospitaliers, chevaliers de Rhodes puis chevaliers de Malte se sont succédés à Renneville. Un grand nombre d’entre eux occupèrent des rangs importants dans la hiérarchie de l’Ordre.  Claude de la Sangle, XIVème Commandeur de Saint-Etienne de Renneville, s’illustra particulièrement en devenant Grand Maître de l’Ordre de 1554 à 1557.
Sous la Révolution, la commanderie et ses domaines, comme les propriétés des ordres religieux, furent vendus comme biens nationaux.
Avec ses neuf fermes, ses quatre maisons, ses églises en patronage, ses implantations dans plus de soixante communes environnantes, Saint-Etienne de Renneville fût la plus riche et la plus considérable commanderie de Normandie.
Le seul site de Renneville a compté deux chapelles, deux manoirs, la maison du régisseur, la maison du fermier, deux granges,  fournil,  pressoir, colombier, poulaillers, étables, écuries, porcheries, bergeries, moulin, puits couvert, vivier.

 

  

Les édifices de la cour d’honneur :

1 – Le Vieil Harcourt.
Il mesurait environ 11,5 mètres sur 8 mètres. Il comportait entre autres une « chambre des chevaliers », une « salle du commun » et une « chambre des receveurs », ce qui tend à lui prêter une fonction administrative et judiciaire. Signalé en très mauvais état en 1733, il s’agissait probablement d’une maison forte faisant partie de la donation de Richard d’Harcourt. Cet édifice a disparu entre 1733 et 1747.
2 – Le manoir à tourelles.
Il aurait été bâti à la fin du XVème siècle par Philippe de Mailly, 11ème commandeur des Hospitaliers. Les chambres des étages étaient décorées de peintures couvrant les murs et les cheminées. Ces décors représentaient soit des sujets religieux, soit des motifs héraldiques et des arabesques dans le style de la Renaissance. Dans la salle du commandeur, la cheminée portait les armes de Philippe de Mailly.

Gravure, Le manoir à tourelles

 

3 – La chapelle.
Elle fût construite au cours du XIIIème siècle sur la chapelle bâtie sous Richard d’Harcourt, elle a été détruite sous la Révolution. Elle comptait six ou sept travées précédant une abside circulaire ou à cinq pans. D’après les visiteurs, «  la chapelle est très belle, vaste et voutée en arcades, éclairées de 17 croisées. Elle possède une toiture de tuiles et un clocher de bois couvert de bardeaux abritant deux cloches ».

 

  

Les bâtiments de la ferme :

1 – La grange à blé.
Elle a également été construite par Philippe de Mailly, dont les armes figurent au-dessus de la porte en anse de panier qui s’ouvre sur le mur gouttereau occidental. Longue de 30 mètres et large de 14 mètres, ce bâtiment est coiffé d’une vaste toiture et étayé par des contreforts.

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A l’intérieur, deux rangées de cinq poteaux divisent l’espace en trois nefs de six travées. On remarque surtout sa charpente soignée et robuste.

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2 – La maison du régisseur
C’est le commandeur Claude de Saint Simon qui fît bâtir cette maison en 1740. En 1940, un obus a détruit l’écurie attenante.GdR-1059

 

3 –  Le fournil.
Construit peu de temps après la maison du régisseur, ce bâtiment abrite au rez-de-chaussée deux fours à pain et un four à pâtisserie. A l’étage, se trouve la pièce du boulanger.

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SOURCES

L’abbé C. Guéry, Les Commanderies dans le département de l’Eure (Renneville, Chanu, Bourgoult), Editions pages de garde, réédition, Saint-Aubin-les-Elbeuf, 1997.

Michel Miguet, Templiers et Hospitaliers en Normandie, Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, 1995.